Je travaille avec plusieurs ensembles de musique tout au long de l'année. Bien que beaucoup de gens utilisent encore le terme "fanfare", je préfère parler de "sociétés de musique" ou d'"ensembles". Ce choix n'est pas anodin : le mot "fanfare" a souvent une connotation un peu désuète et militaire, associée aux défilés de cuivres en parade. Or, aujourd'hui, ces ensembles vont bien au-delà de cette image traditionnelle. Nous explorons des répertoires beaucoup plus diversifiés, allant de la musique classique à la musique de films, en passant par le rock, la pop ou même le hip-hop. C'est cette diversité qui me passionne.
Mon travail en tant que chef d'orchestre consiste à diriger des répétitions hebdomadaires au sein de ces ensembles amateurs. Ce sont des musiciens qui se retrouvent pour jouer ensemble et progresser, sans pour autant être dans une démarche purement académique. Chaque projet que nous entreprenons est l'occasion pour eux de sortir de leur zone de confort et d'aller plus loin. Par exemple, lors de notre récent projet autour du Seigneur des Anneaux, pour lequel j'ai réuni les trois sociétés de musique que je dirige, beaucoup de musiciens pensaient au début qu'ils ne pourraient jamais jouer un tel répertoire. Mais avec du travail, ils ont réussi à dépasser leurs attentes et à offrir une performance impressionnante.
Ce qui me tient à cœur, c'est de veiller à ce que les musiciens prennent du plaisir tout en progressant. Participer à une société de musique, c'est non seulement jouer un répertoire varié, mais c'est aussi un formidable moyen de tisser des liens sociaux. Ces ensembles regroupent des personnes de tous âges et de toutes professions, créant ainsi un cadre unique pour développer des relations au-delà des cercles habituels. On y côtoie des personnes que l'on ne rencontrerait peut-être jamais dans d'autres contextes.
Malheureusement, le recrutement de nouveaux musiciens, surtout parmi les jeunes, est de plus en plus difficile. Aujourd'hui, les jeunes ont un agenda très rempli, entre le sport, les activités culturelles et leurs obligations scolaires. De plus, s'ils ne trouvent pas déjà une majorité de jeunes dans ces ensembles, il leur est parfois difficile de s'y intégrer. Pour y remédier, il est essentiel de proposer des projets attractifs et originaux. Mon approche consiste à montrer que ces sociétés de musique peuvent être un espace d'innovation, où l'on explore des styles musicaux inattendus, et où chacun peut contribuer à la création de nouveaux projets.
En ce moment, nous travaillons sur nos concerts de fin d'année et préparons les concerts du printemps. Cette phase est toujours excitante car tout est encore possible. Nous testons des morceaux, essayons de nouvelles idées et définissons le thème qui guidera nos représentations. Avec les trois sociétés que je dirige, La Fanfare de La Chaux-du-Milieu, L'Ouvrière de Chézard-Saint-Martin et L'Union de Cornaux, l'objectif est toujours de proposer un programme qui fasse plaisir aux musiciens tout en captivant le public.
Pour moi, la participation à une société de musique, c'est bien plus qu'un simple hobby. C'est un lieu d'apprentissage, de rencontre et d'émulation où chaque musicien peut trouver sa place et participer à une aventure collective.
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